Vous pensez acheter un rein

Bernadette Gombert le 4 avril 2016
donner c'est aimer

Image: www.chpf.pf

La dialyse chronique est si difficile à accepter que l’on peut comprendre le découragement des  patients en attente d’une transplantation rénale. La politique de la greffe rénale en provenance de donneurs vivants est très développée en Suisse, avec notamment le recours à la transplantation croisée et la transplantation ABO incompatible, de manière à récuser le moins possible de donneurs vivants sains et ayant la volonté d’offrir un rein. Toutes les possibilités de don vivant sont ainsi exploitées et l’attente des patients n’ayant pas de donneurs vivants potentiels et en liste pour un rein en provenance d’un donneur décédé est donc diminuée. Dans le cas du don vivant, l’acte est toujours fait de façon volontaire, et il est l’expression d’amour et de confiance. Le donneur et le receveur, suivis médicalement et psychologiquement s’engagent avec le néphrologue à ce que leur démarche soit un succès. Les greffes sont faites au grand jour, conformément à la loi, et l’évolution est habituellement excellente à la fois chez le donneur et le receveur, non seulement au plan strictement médical, mais aussi socialement et psychologiquement.

Pourquoi le commerce des organes est une mauvaise solution pour les receveurs et les donneurs ?

Il s’agit, d’abord de protéger la santé et l’intérêt des donneurs vivants selon le principe universellement reconnu de « D’abord, ne pas nuire, avant de guérir »

En 2008, un groupe d’experts médicaux renommés venant du monde entier s’est réuni à Istanbul (Turquie), afin de mettre au point les stratégies pour faire obstacle au trafic d’organes et au tourisme de transplantation. Ces experts, soit 150 représentants en provenance de nombreux  pays : médecins, scientifiques, représentants de gouvernements, spécialistes en sciences sociales et éthiciens, ont mis au point un document politique appelé la Déclaration d’Istanbul.

Ce que vous devez savoir :

  • L’échange d’argent ou autre forme d’avantages en nature entre le receveur et le donneur, passe le plus souvent par un intermédiaire qui perçoit des honoraires.
  • Les assurances médicales ne couvrent pas la transplantation commerciale.
  • Le fait de quitter son pays de résidence pour bénéficier d’une greffe est réprouvé par les professionnels de la transplantation. Ils sont inquiets parce que le niveau des soins que vous recevrez sera vraisemblablement inférieur à celui dont vous pourriez bénéficier dans votre pays.
  • Ce commerce expose les donneurs et les receveurs à des risques inutiles car les opérations sont souvent réalisées dans des hôpitaux ou des cliniques n’ayant pas d’habilitation à faire des transplantations, et non reconnues par les autorités médicales officielles. Ces hôpitaux peuvent ne pas réunir les standards chirurgicaux et médicaux attendus. En conséquence, il y a un plus grand risque de complications opératoires et post-opératoires tant pour le donneur que pour le receveur.
  • De nombreux rapports concernant les patients ayant acheté un rein montrent des taux très élevés d’infection et de décès. L’état de santé du donneur peut ne pas avoir été suffisamment investigué avant le prélèvement, et un ou des problèmes de santé omis.
  • Les longs voyages aériens immédiatement après l’intervention sont déconseillés et peuvent être à l’origine d’autres complications.
  • Les personnes qui vendent un de leurs reins sont généralement pauvres et désespérées, issues des classes opprimées et vulnérables de la société. Ce sont souvent des ressortissants des pays les moins développés qui donnent à des receveurs riches ou relativement aisés venant des pays les plus développés. Ils souhaitent vendre leur rein dans l’espoir de remédier à leur détresse financière et d’améliorer leur qualité de vie. Mais leur survie économique n’est que transitoire et leur suivi médical inexistant.

Résumé des propositions de la Déclaration d’Istanbul pour combattre le trafic d’organes :

  • Répondre aux besoins du don d’organes en provenance de donneurs décédés, c’est-à-dire mener des actions appropriées afin de sensibiliser les gouvernements et les populations.
  • Les pays où les programmes de transplantation d’organes provenant de donneurs décédés sont opérationnels, sont encouragés à partager leurs informations, leur expertise et leur technologie avec les pays qui cherchent à améliorer leurs efforts dans ce domaine.
  • Assurer la protection et la sécurité des donneurs vivants ainsi que la juste reconnaissance de leur acte. Le don devrait être considéré comme héroïque et honoré comme tel par les représentants du gouvernement et les organisations des sociétés civiles.

Pour en savoir plus, lire la Déclaration d’Istanbul.

Pour plus de renseignements sur le commerce de transplantation, le trafic d’organes ou le tourisme de transplantation : Télécharger le dépliant : Vous pensez acheter un rein? 

KH

 

 

Merci au Dr Karine Hadaya, médecin adjoint agrégé aux services de néphrologie et de transplantation rénale des Hôpitaux Universitaires de Genève, d’avoir relu, corrigé et complété cet article.

Lire aussi article du 11 novembre 2015: Transplantation rénale et groupe sanguin différent entre donneur et receveur.

Lire aussi article du 13 novembre 2015: Transplantation croisée, deux fois plus d’espoir

 

Source 1 : http://www.rein.ca/commerce-organes-humains

Source 2 : http://www.declarationofistanbul.org/images/stories/translations/doi_french.pdf

Source 3 : http://monrein.centerblog.net/1-vend-un-de-mes-r-e-i-n-s

 

www.chpf.pf

 

 

Publié par Bernadette Gombert

6 commentaires

  1. bonjour,
    je souhaite vendre un rein, pour raison financière compliquée.
    suis je au bon endroit , sur le bon site? pour faire cette demande? pouvez vous faire suivre ce mail au docteur :
    Karine HADAYA
    je vous remercie d’avance.
    Aude BOUTET

    Répondre

    1. Bonjour Mme B. vous avez lu l’article intitulé « vous pensez acheter un rein ».
      Cet article a été écrit afin d’éclairer les personnes en attente d’une transplantation rénale, et prêtes à « tout » en désespoir de cause.
      Le « commerce de greffons » est illégal en Suisse, comme dans la plupart des pays du monde ayant signé la convention d’Amsterdam. Aucun pays occidental n’acceptera votre proposition, les peines encourues par les médecins sont très lourdes.
      Par le biais de cet article l’auteure a expliqué pourquoi le commerce était une mauvaise solution tant pour les donneurs que pour les receveurs ; car certains pays cautionnent encore ce genre de pratique. Mais cela n’est pas sans risque, effectivement nous alertons sur le niveau des soins aléatoires et précaires, le non- suivi, les risques infectieux, voire le risque de décès.
      Malgré le désespoir qui vous pousse à nous écrire, nous vous dissuadons d’envisager un tel acte.
      La Dresse HADAYA et moi-même vous invitons à vous adresser à des services sociaux qui seraient en mesure de vous apporter aide et soutien dans l’impasse financière que vous traversez.
      Courage à vous.

      Répondre

    2. Bjr je suis intéressée

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  2. Je veux vendre ma rein

    Répondre

    1. Pascale Lefuel 18 mai 2018 à 9 h 32 min

      Bonjour, vous avez lu l’article intitulé « vous pensez acheter un rein ».
      Cet article a été écrit afin d’éclairer les personnes en attente d’une transplantation rénale, et prêtes à « tout » en désespoir de cause.
      Le « commerce de greffons » est illégal en Suisse, comme dans la plupart des pays du monde ayant signé la convention d’Amsterdam. Aucun pays occidental n’acceptera votre proposition, les peines encourues par les médecins sont très lourdes.
      Par le biais de cet article l’auteure a expliqué pourquoi le commerce était une mauvaise solution tant pour les donneurs que pour les receveurs ; car certains pays cautionnent encore ce genre de pratique. Mais cela n’est pas sans risque, effectivement nous alertons sur le niveau des soins aléatoires et précaires, le non- suivi, les risques infectieux, voire le risque de décès.
      Malgré le désespoir qui vous pousse à nous écrire, nous vous dissuadons d’envisager un tel acte.
      Je vous invite à vous adresser à des services sociaux qui seraient en mesure de vous apporter aide et soutien dans l’impasse financière que vous traversez.
      Courage à vous.

      Répondre

  3. C’est une vraie histoire de vie sur moi Mlle Marie et Dr.Raj à l’hôpital Narayana, à qui j’ai donné un de mes reins pour de l’argent et il m’a payé une somme d’argent de 190,000.00USD quelques jours avant la transplantation, j’avais l’habitude de être très pauvre et je trouve qu’il est difficile pour moi de manger, je suis tombé sur un témoignage a parlé de la façon dont le docteur Raj l’a indemnisé fortement en donnant son rein par un ken Sean qui a dit à tous ceux qui sont intéressés
    devrait lui donner un procès et revenir pour témoigner, j’ai copié l’email comme (narayanahealthcare.in@gmail.com) et lui ai envoyé un email en moins de trois heures j’ai eu une réponse du docteur et nous avons négocié et j’ai pris une audacieuse démarche tous les accords nécessaires, dans quelques jours j’ai été payé comme convenu par nous deux et une date ont été prises pour l’opération et opéré sur moi pour sauver le patient sans aucun problème et j’ai obtenu mon solde, je suis maintenant réglé financièrement et ferme, s’il vous plaît ne pas hésiter à contacter l’hôpital (narayanahealthcare.in@gmail.com)
    Mon problème financier est terminé dans la vie et je suis heureux de vivre maintenant. MERCI SEIGNEUR

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