Du fauteuil roulant à Miss Univers : une vie sauvée par un rein, une histoire de courage et de renaissance
Une histoire de renaissance, de résilience et du don de la vie
Bonjour, je suis Veranika TSITOVA, originaire de Biélorussie. Aujourd’hui, je partage mon histoire pour donner de la force à ceux qui se battent encore. À ceux qui vivent sous dialyse.
« Il y a quatre ans j’ai été admise dans l’unité de néphrologie, j’étais entre la vie et la mort. J’ai puisé dans mes dernières forces pour lutter survivre. Je faisais face à l’inimaginable : mes deux reins étaient défaillants en raison d’une insuffisance rénale chronique en phase terminale, à la suite d’une infection. je ne produisais même pas un millilitre d’urine.
À mesure que les toxines et les liquides s’accumulaient dans mon corps, mes jambes se sont immobilisées. On m’a diagnostiqué une neuropathie des membres inférieurs et je me suis retrouvée en fauteuil roulant. Personne ne pouvait me dire si je pourrais un jour remarcher ou même me tenir debout.
Je me suis retrouvée à Genève, en Suisse, entre les mains expertes de l’équipe de néphrologie des Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG). Ce sont mes héros en blouse blanche. Le Dr. Fadi HAIDAR et son équipe sont devenus ma bouée de sauvetage, m’offrant non seulement des soins médicaux exceptionnels, mais aussi de l’espoir et une attention familiale. Nous travaillons ensemble chaque jour pour que la greffe de rein puisse avoir lieu.
La machine de dialyse est devenue partie intégrante de mon existence : trois fois par semaine, quatre heures minimum par séance, parfois même quatre à cinq séances par semaine lorsque mon état l’exigeait. Ce n’était pas seulement une machine, c’était ma survie. L’hémodialyse purifiait mon sang des toxines dangereuses et de l’excès de liquide que mes reins défaillants ne pouvaient plus filtrer. Un taux élevé de potassium me causait souvent des douleurs cardiaques et, parfois, le risque d’arrêt cardiaque soudain était terriblement réel. Je me suis souvent retrouvé dans des situations où ma vie était en danger et où j’ai été immédiatement hospitalisé par ambulance aux urgences.
Comme tous les patients dialysés, je devais contrôler strictement tout ce que je consommais : eau, thé, jus, soupe, même les fruits. Un excès de liquide dans mon corps pouvait rendre ma respiration difficile ; un excès de potassium pouvait arrêter mon cœur. C’était très difficile pour moi de ne pas pouvoir boire, j’avais toujours soif et je ne pouvais pas boire suffisamment… c’était vraiment dur.
Malgré tout cela, je n’ai jamais manqué une séance de dialyse. Pas une seule fois. Parce que je savais que la dialyse n’était pas mon seul choix, c’était ma chance de rester en vie. La discipline est une obligation.
J’ai choisi l’hémodialyse en milieu hospitalier en raison de la sécurité qu’elle offrait, en particulier pour mon état de santé complexe, qui nécessitait une surveillance professionnelle. Le Dr Patrick SAUDAN, chef du service de dialyse, les infirmières et les médecins, les patients m’ont toujours soutenu,
guidé, pris soin de moi et aidé à traverser chaque traitement épuisant.
J’ai vécu ainsi pendant près de trois ans. Au cours de cette période, j’ai subi une intervention chirurgicale pour retirer ma thyroïde et mes glandes parathyroïdes. Une greffe parathyroïdienne a également été réalisée, et aujourd’hui, le cancer est sous contrôle.
Mais malgré tout, j’ai gardé espoir dans mon cœur : celui d’une greffe de rein. Une seconde chance dans la vie.
Cet espoir est devenu réalité lorsqu’un ami proche m’a généreusement donné son rein. Son précieux et généreux cadeau a tout changé pour ma santé, ma vie et mon avenir. Mon ami continue de mener une vie parfaitement saine avec sa famille, et je vis désormais avec son rein, une partie de lui qui m’aide chaque jour. Je lui en serai reconnaissant jusqu’à la fin de mes jours.
La greffe a été une opération complexe qui a duré près de sept heures. J’avais une confiance totale en l’ incroyable équipe chirurgicale, le professeur Philippe COMPAGNON et le docteur Rohan KUMAR, avec le soutien total du docteur Fadi Haidar. Ils m’ont donné non seulement un nouveau rein, mais aussi un nouveau départ. Je leur suis tellement reconnaissant, ma qualité de vie s’est considérablement améliorée. J’ai enfin pu respirer à nouveau, tant physiquement qu’émotionnellement.
La transplantation rénale n’est pas seulement une intervention médicale, c’est une renaissance. Elle apporte moins de restrictions, plus de liberté et la chance de vivre à nouveau pleinement.
Bien sûr, après la transplantation, je prends chaque jour un traitement immunosuppresseur, ce qui est une règle d’or pour tous les receveurs d’organes afin d’éviter le rejet de l’organe tout au long de leur vie. Je suis très reconnaissante envers le Dr Kadiatou BALDET, qui est une médecin dans l’âme et qui m’a suivie de manière très professionnelle et s’est souciée de mon état de santé dès le premier jour de ma transpiration. Nous travaillons ensemble comme une équipe pour améliorer ma santé.
Mes jambes étaient très gravement endommagées et j’ai dû réapprendre à marcher après la transplantation.
Je sais par expérience que tout est possible et j’ai réappris à marcher pas à pas, comme lorsque j’étais bébé.
Les terminaisons nerveuses mettent beaucoup de temps à se régénérer. Je participe à un programme de rééducation pour les patients ayant subi une transplantation à l’hôpital Beau-Séjour, à Genève.
Je tiens à remercier toute l’équipe qui a travaillé avec moi dans le cadre du programme de rééducation. Cela a été très précieux pour moi. Nous n’avons pas seulement fait de la physiothérapie, mais nous avons également suivi des cours sur divers sujets, allant des médicaments aux voyages après la transplantation. Ces connaissances m’aident dans mes tâches quotidiennes. Et nous avons un groupe de patients très sympathique. Ensemble, nous nous soutenons et nous nous motivons mutuellement. Je propose de poursuivre nos réunions pour faire des exercices ou des promenades ensemble, nous le faisons avec plaisir.
Aujourd’hui, je partage mon histoire pour donner de la force à ceux qui se battent encore, à ceux qui vivent sous dialyse, aux familles qui soutiennent leurs proches, et aux équipes médicales dont le travail change chaque jour des vies avec leur cœur.
Je tiens à souligner l’importance vitale du don d’organes de donneurs vivants. En Suisse et partout dans le monde, de nombreuses personnes attendent, espèrent, que quelqu’un leur donne une seconde chance de vivre.
Vous pouvez être cette personne. Qu’il s’agisse d’un membre de votre famille, d’un ami ou même d’un inconnu.
Vous pouvez donner un rein et continuer à mener une vie pleine et saine. Et en faisant ce choix extraordinaire,
vous ne sauverez pas seulement une vie, vous laisserez un héritage durable de compassion et de courage. Vous avez le pouvoir de changer le monde, une vie à la fois.
Je suis ici aujourd’hui grâce au courage, à la compassion et à l’esprit de survie inébranlable.
Et je suis ici pour dire : n’abandonnez jamais. L’aide et l’espoir sont réels. Les miracles existent, grâce à la science, au sacrifice et à l’amour.
Cette année, je suis finaliste de Miss Univers Suisse 2025, c’est incroyable pour moi
avec toutes mes complications, du fauteuil roulant à la couronne…
Je ne peux pas marcher vite, surtout pas en talons hauts, et descendre les escaliers reste un défi. Chaque pas que je fais demande des efforts et de la concentration. Mes jambes ne peuvent pas danser ni courir car les terminaisons nerveuses ont été endommagées et aucun signal ne peut les atteindre. Je ne peux même pas bouger mes orteils ni me mettre sur la pointe des pieds. Mon corps porte des cicatrices, souvenirs des opérations, des cathéters, des combats menés en silence.
Mais j’aime gagner, j’ai déjà gagné la vie !
Et plus que tout, je veux être un exemple vivant pour ceux qui traversent des catastrophes, des maladies ou tout ce qui les fait se sentir brisés ou incomplets.
Je veux leur montrer :
Que peu importe les difficultés, nous devons continuer à aller de l’avant.
Que la confiance ne réside pas dans la perfection, mais dans la persévérance.
Qu’aimer soi-même, sincèrement et pleinement, invite le monde à vous aimer en retour.
Je marche plus lentement maintenant, à la limite extrême d’une femme qui croit en ses rêves.
Mais chaque pas que je fais est rempli de détermination et d’amour.
Et vous aussi, n’abandonnez jamais ! Levez vous et marchez ! »