La préservation du capital veineux

Bernadette Gombert le 19 mars 2013

preservation capital veineux

 

Les personnes souffrant d’une insuffisance rénale terminale doivent être hémodialysées trois fois par semaine. Pour permettre la survie de ces patients dans de bonnes conditions, on doit créer un abord vasculaire définitif. L’abord vasculaire de choix est la fistule artério-veineuse (FAV), confectionnée chirurgicalement. C’est en effet, le sang apporté par l’abord vasculaire qui sera épuré à travers le dialyseur (filtre ou rein artificiel).

Pour préparer l’avenir des patients en insuffisance rénale, il faut les informer dès la période de « pré-dialyse » que leurs bras sont « précieux». Même s’ils doivent bénéficier d’un cathéter permanent d’hémodialyse si une fistule ne peut être confectionnée, nous nous devons de protéger leur capital veineux.

La protection du réseau veineux doit s’intégrer dans une politique de gestion à long terme de l’ensemble du système veineux, de façon à le maintenir le plus intègre possible et le plus longtemps possible.
Cette protection doit être mise en œuvre le plus tôt possible et se poursuivre même lorsque l’abord vasculaire de dialyse est créé. Cette protection est en effet justifiée non seulement chez les patients en hémodialyse mais aussi en dialyse péritonéale et chez les transplantés.
Toute ponction veineuse périphérique ou cathétérisme veineux périphérique entraîne de fait une effraction de la veine. Cette dernière peut s’accompagner d’un hématome péri veineux, voire d’une « veinite ».

Comment préserver le réseau veineux ?

Par la ponction sur les veines du dos de la main, lors des prises de sang. Le réseau veineux du dos de la main est facile d’accès et il est relativement important. La prise de sang doit se faire selon une technique rigoureuse au moyen d’une aiguille très fine.

Si le patient est bien préparé, si l’infirmière est expérimentée et surtout sensibilisée, la ponction sur les veines du dos de la main n’est pas plus douloureuse ni plus difficile que la ponction au pli du coude.

Les astuces :

Mettre les mains dans l’eau chaude (un peu plus que tiède) avant la prise de sang, c’est le patient qui décide de la température.
Si le patient doit attendre, lui demander de laisser pendre son bras. Si la prise de sang ne requiert pas d’être à jeun, on peut lui proposer un thé chaud qui va aider à la dilatation des veines.
Surtout l’infirmière doit prendre son temps et elle ne doit pas être stressée.
Avant la ponction, l’explication du soin est indispensable et on doit avoir l’accord du patient.
La protection du réseau veineux doit être une préoccupation de tous les instants, à toutes les étapes de la vie de l’insuffisant rénal chronique et des patients potentiellement insuffisants rénaux. Elle doit mobiliser l’ensemble des intervenants auprès des patients qui doivent être conscient de l’importance de leur réseau veineux.
Dans l’idéal, cette protection du réseau veineux devrait être coordonnée par le néphrologue.
Dès la période de prédialyse, le plus précocement possible.
Quand il sera temps de confectionner une fistule artério veineuse, le chirurgien proposera au patient de confectionner de préférence la fistule sur le bras non dominant. Donc chez un droitier, préserver totalement le bras gauche et inversement cher le gaucher.
Après la transplantation, si le patient a une FAV, les prises de sang doivent être faites par la fistule jusqu’à sa fermeture. Le patient doit être prévenu par le néphrologue qui fait le suivi après la greffe et les infirmières de consultation doivent être formées à ces ponctions.
On ne peut pas obliger un patient à accepter une ponction sur la main, de même qu’on ne peut pas obliger une infirmière à ponctionner sur le dos de la main. Vaut mieux renoncer, plutôt que rompre la bonne harmonie entre soignant et soigné.
La réflexion de la soignante se fera au cas par cas.
Chaque patient insuffisant rénal chronique, qu’il soit déjà en dialyse, encore en période de « pré-dialyse » ou transplanté rénal, doit être informé de l’importance de la préservation de son capital veineux.
Il serait également essentiel de sensibiliser toutes les infirmiers-ières
Le soutien des néphrologues est indispensable dans cette démarche.

de Bernadette Gombert-Jupille

Publié par Bernadette Gombert

2 commentaires

  1. Je sui greffé a peine deux ans mon néphrologue ne donne aucune instructions pour ma fistule gauche scelérosé des thromboses ainsi que fistule droite qui est en hiper débit

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    1. Bonsoir, si je vous ai bien compris, à gauche vous avez une fistule sclérosée, thombosée, donc je ne vois rien à faire de ce côté là. Par contre à l’autre bras, vous avez encore une fistule qui fonctionne “trop bien” puisqu’en hyper débit…A Genève, après 2 ans de greffe réussie nous fermons souvent les fistules. En même temps, il y a plusieurs choses à regarder avant: Le suivi de la transplantation doit être OK, c’est à dire qu’il n’y a pas de suspicions d’un rejet ou d’un problème avec le greffon. L’hyperdébit de la Fistule peut être gênant ou pas, essoufflement par exemple et l’état de la fonction cardiaque. Votre âge peut compter aussi. Il faut vraiment discuter avec votre néphrologue. Par contre en ce qui concerne la préservation de votre capital veineux, ce qui est très important, il me semble que le mieux pour vous est de faire vos prises de sang de suivi par votre fistule, avec une très petite aiguille c’est facile. A vous de comprimer après. Si l’infirmière ne veut pas ponctionner la fistule, faites vous piquer sur le dos des mains. Bonne suite à vous

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