Réparer les vivants

Bernadette Gombert le 15 mai 2014
Livre publié aux éditions "verticales"

Livre publié aux éditions “verticales”

Oui, il faut absolument découvrir ce roman, que l’on soit médecin, infirmière ou patient en attente de transplantation. Hymne à la vie donc, ce roman est à la fois passionnant et bouleversant, mais entendons-nous bien, aucun pathos larmoyant ici. L’écriture est pleine d’émotions, le vocabulaire médical, est instructif mais jamais rébarbatif. Les mots sont justes, les verbes percutants, on est tenu en haleine jusqu’au bout.

En 24 heures chrono, l’histoire s’articule autour de Simon Limbres , jeune homme de 19 ans, fou de surf, qui suite à un accident de la route, est déclaré en état de mort cérébrale, situation idéale pour envisager de récupérer ses organes vitaux (cœur, poumons, foie et reins) en parfait état, et de Claire Mejean, quinquagénaire dont le cœur à bout de souffle l’a contrainte à réorganiser sa vie, au point de vivre au ralenti à proximité de l’hôpital de la Pitié-Salpétrière, dans l’attente de l’organe compatible – une vie qui s’amenuise inexorablement. Autour d’eux gravitent évidemment les familles, les médecins, les chirurgiens, les infirmières, que Mailys de Kerangal incarnent à travers des personnages très réalistes et touchants dans leurs particularités. Thomas Remige, l’infirmier coordinateur de transplantation a pour moi un rôle central dans le roman, tout sonne juste, ses silences, ses regards, son professionnalisme, son immense respect du corps de Simon. Entre le moment où la famille, sous un raz de marée de détresse, donne son accord du don des organes de Simon et l’appel salvateur que reçoit Claire qui n’a pas le choix de refuser ce cœur, si elle veut vivre, il ne se passe que quelques heures. Ce roman nous fait vivre presqu’en temps réel le tourbillon de la transplantation véritable course contre la montre, ballet à la chorégraphie millimétrée où chaque maillon est indispensable au bon déroulement.

Un beau roman-document pour alimenter sa réflexion en vue d’une prise de position concernant ses propres organes au cas où… Cette gratuité humaine qui redonne confiance en la vie, forge un nouveau départ et me conforte dans mon acceptation personnelle du don d’organes.

Publié par Bernadette Gombert

Un commentaire

  1. Très pertinent, merci

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