Etat des lieux sur la COVID 19 & la population des greffés rénaux en Suisse

Pascale Lefuel le 28 juillet 2021

Le professeur Jean Villard répond aux questions des lecteurs du blogphoto format identité du professeur Jean VILLARD

 

Pour ce qui est de la situation des transplantés rénaux, en terme d’infections, de mortalité, de réponse aux vaccins, la Suisse se compare aux autres pays européens.

 

 

  • Le risque de surmortalité pour les greffés rénaux infectés par le covid a-t-il été confirmé en Suisse comme dans le reste de l’Europe ou la Suisse continue-tu-elle à faire exception?
    Il n’y a pas encore de données précises et complètes pour la Suisse, mais la situation devrait être identique au reste de l’Europe, la pandémie est toujours en cours.

 

  • Les vaccins produisent-ils des anticorps chez les greffés et si oui, dans quelles proportions? Ces anticorps sont-ils suffisamment protecteurs? A partir de quel taux ?
    Environ 30% des patients développent des anticorps après la vaccination, à cela s’ajoute 30% chez qui on détecte une réponse de l’immunité cellulaire, ce qui signifie qu’environ 50% des patients sont protégés en tout cas contre les formes graves de la maladie.
    Il n’y a pas de taux d’anticorps minimum associé à un protection. La réponse immune est complexe et n’implique pas que les anticorps.

 

  • Quelles pistes la néphrologie des HUG (Hôpitaux Universitaires de Genève) poursuit-elle pour les greffés dont la réponse immunitaire n’a pas été suffisante après vaccination ? (Troisième dose?)
    C’est sujet est en discussion, l’OFSP vient “d’autoriser l’administration d’une 3ème dose”, les patients vont donc pouvoir s’inscrire mais les modalités pratiques ne sont pas encore connues.
    Les critères seront certainement liés à la quantité de l’immunosuppression (certain traitement semble associé avec une absence de réponse), la proximité de la greffe (on a plus d’immunosuppression durant les premiers mois…).
    Les mesures de protection restent d’actualités pour les transplantés (distance, masque..) de même que la vaccination de l’entourage proche (très important).

 

  • Les HUG ont-ils des protocoles pour sauver les personnes immunosupprimées qui feraient une forme grave lors qu’infectés par le covid
    Oui il y a des protocoles spécifiques pour la prise en charge des formes graves de COVID-19 aux HUG. De même pour les patients à haut risque de développer des formes graves, il y a la possibilité d’administrer des anticorps monoclonaux anti-SARS-Cov2 disponible depuis mai 2021 en Suisse, selon des critères d’éligibilité qui inclues les patients transplantés.

 

  • Le variant delta est-il considéré comme plus dangereux pour les personnes transplantées rénales ?
    NON

 

  • Quelles recommandations pour les greffés qui ont repris le travail en « présentiel » au vu de la forte recrudescence de cas en Suisse et l’abandon des gestes barrières et de la distance sociale pour une partie importante de la population ?
    Les mesures de protection restent d’actualités pour les transplantés (distance, masque..) de même que la vaccination de l’entourage proche inclus l’entourage professionnel.

 

  • De nombreux employeurs considèrent que l’on n’est plus vulnérable dès lors que l’on a été vacciné. Est-ce correct dans le cas des greffés rénaux ?
    Les personnes vulnérables même vaccinées restent vulnérables, même si la probabilité de développer une forme grave de la maladie est très fortement réduite. Il faut noter que le taux d’infection symptomatique chez les patient greffés rénaux vaccinés est bas selon les dernières études, ce qui est très rassurant.

 

  • Les néphrologues suisses ont-ils la possibilité d’attirer l’attention de l’OFSP sur le cas particulier des personnes immunodéprimées afin qu’elles bénéficient de protections particulières malgré la vaccination, ou sont-ils confiants que la vaccination est suffisamment efficace pour cette population pour qu’elle puisse à nouveau travailler en contact avec autrui ?
    L’OFSP est très concernée par la situation des personnes vulnérables (ce qui inclus les transplantés). Une réponse pragmatique au cas par cas en fonction des situations professionnelles est probablement la plus appropriée.

Publié par Pascale Lefuel

Infirmière spécialiste clinique de néphrologie.

4 commentaires

  1. Je vous remercie infiniment pour ces réponses claires et détaillées.

    Répondre

  2. Jean-Francois Llos 28 juillet 2021 à 20 h 20 min

    Merci de vos infos, qui etait attendu par de nombreux transplantés
    JF Llos
    France Rein PDL

    Répondre

  3. Merci pour les infos

    Répondre

  4. Tachin-Magnouloux 8 août 2021 à 11 h 32 min

    Merci pour ces informations et éclaircissements qui nous permettent en tant que soignants de transmettre des informations fiables

    Répondre

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *