Les soignants de néphrologie nous parlent de l’hypnose…
L’hypnose expliquée en toute simplicité…
C’est un état naturel, spontané que nous vivons quotidiennement sans nous poser de questions.
Il vous est peut-être déjà arrivé de ne plus vous souvenir du trajet parcouru au volant de votre voiture, ou d’être tellement concentré devant un film, que vous pensez être dans l’histoire pour de vrai, sans plus entendre les bruits autour de vous…
Et bien en hypnose c’est un peu cela !
Vous restez toujours conscient de votre environnement immédiat (la route, le salon, la salle de cinéma, etc…) mais il passe au deuxième plan.
Votre attention est ainsi accaparée. Le praticien en hypnose s’appuie alors sur cet état de conscience particulier pour vous guider à modifier dans un sens positif des perceptions pénibles ou négatives, comme la douleur ou l’angoisse.
Cet état de conscience n’est pas un sommeil mais s’apparente plutôt à un rêve éveillé pendant lequel vous restez en lien avec votre soignant.
En quoi cela peut vous aider ?
Une séance d’hypnose vous donne la possibilité de vous échapper en imaginant où vous avez envie d’être pendant qu’un soignant s’occupe de vous. C’est un bon moyen pour vous sentir mieux, quand il doit vous faire un soin qui vous inquiète ou qui est inconfortable. Mais l’hypnose vous permet aussi, si vous le désirez, d’apprendre à mieux gérer la douleur, les peurs ou les difficultés que vous rencontrez.
Comment cela se passe ?
Par exemple, si vous avez besoin d’être accompagné, la personne spécialisée en hypnose vous pose quelques questions pour connaître votre endroit préféré ou votre activité favorite. Ensuite, elle commence à vous raconter une histoire que vous construisez ensemble. Vous allez ainsi « partir en voyage » vers ce lieu ou cette activité que vous aimez. Vous pouvez garder les yeux ouverts ou les fermer pour mieux rêver. Quand le soin est terminé, vous prenez le chemin du retour.
Cette personne peut vous apprendre à faire ces voyages tout seul pour que vous puissiez les refaire aussi souvent que vous en avez besoin. On appelle cela de l’autohypnose.
Est-ce que cela est difficile ?
Non, c’est un outil que vous pouvez vous approprier afin de trouver en vous des ressources pour mieux gérer par exemple vos douleurs, vos angoisses, vos peurs… Et comme pour tous sports, il est nécessaire de s’entrainer pour accéder facilement à cet état de bien être !
En bref, l’objectif de l’hypnose est d’améliorer le bien-être de la personne en l’aidant à mieux vivre un soin ou un examen à l’hôpital. L’hypnose permet aussi d’apprendre à mieux gérer la douleur ou les peurs à plus long terme. Les HUG ont formé de nombreux professionnels de santé à cette approche relationnelle.
Quelques questions :
-
L’hypnose remplace-t-elle les autres traitements ?
Non. Elle ne se substitue en aucun cas aux traitements médicamenteux ou chirurgicaux et ne guérit pas un organe malade. Elle agit en association avec les traitements. - Cette approche est-elle reconnue scientifiquement ?
Oui. Des études d’imagerie cérébrale ont montré que lors des séances d’hypnose visant à diminuer des sensations douloureuses, l’activité des zones cérébrales impliquées dans la douleur est modifiée. Ainsi, les signaux de la douleur ne sont plus les mêmes sous hypnose.
D’autres études ont confirmé l’augmentation du bien-être de la personne quand l’hypnose est utilisée dans un contexte de maladie ou de soin. - Faut-il être médecin pour la pratiquer ?
Non. L’hypnose est pratiquée aux HUG par différents professionnels médico-soignants, titulaires d’un certificat de praticien en Hypnose Clinique des HUG. - Et qu’en est-il de notre utilisation en hémodialyse, en dialyse péritonéale ou en consultation de néphrologie ?
Il existe de nombreuses indications :
- Ponction de la fistule, prise de sang ou perfusion, ou tout autre soin sensible,
- Accompagnement lors de la pose d’un cathéter d’hémodialyse provisoire,
- Accompagnement lors d’une ponction biopsie rénale
- Gestion de la douleur aigüe ou chronique,
- Gestion du stress, de l’anxiété, du sommeil…
- Aide pour se ressourcer, retrouver de l’énergie.
Ce soin peut être réalisé : - Pendant la séance d’hémodialyse (en chambre d’isolement ou en salle commune avec installation de paravents) ou en dehors sur rendez-vous.
- En salle de traitement, en salle de dialyse péritonéale ou aux consultations de néphrologie.
- A qui s’adresser pour une demande de consultation en hypnose en néphrologie ?
Aux HUG les praticiens en hypnose sont identifiés par le port d’un autocollant orange PRATICIEN HYPNOSE sur le haut de leur porte-badge. En cas d’absence, un soignant envoie un mail de demande de consultation à tout autre praticien dans l’institution hypnose.consultation@hcuge.ch.
merci pour toutes ces informations
super article
Bonjour,
Est ce qu’on peut pratiquer une transplantation rénale par hypnose?
Bonsoir et merci de porter de l’intérêt à notre blog.
L’hypnose dans le contexte périopératoire se fait de différentes manières :
– Gestion du stress préopératoire : les patients sont vus, avant leurs interventions, une ou deux fois, pour les “préparer”. Les résultats sont très positifs, avec des patients très heureux et beaucoup plus sereins au moment de leur prise en charge. Cela serait à prouver scientifiquement mais la “réduction” de leur stress permet même d’utiliser des posologies de drogues d’anesthésie moins importantes et donc de réduire leurs effets secondaires.
– Interventions chirurgicales sous hypno-analgésie : aux HUG, nous faisons les chirurgies thyroïdiennes, les endartérectomies carotidiennes et quelques très rares interventions neurochirurgicales. Les patients sont hypersélectionnés (la mise en œuvre de cette technique exige un partenariat sans faille entre le patient, l’anesthésiste et le chirurgien) et nous proposons l’hypnose pour remplacer l’hypnotique (Propofol ou gaz halogène) et une technique d’analgésie (le plus souvent Anesthésie Loco Régionale). Par exemple pour les thyroïdectomies, c’est bloc intermédiaire du plexus cervical bilatéral et hypnose. Et ça marche très bien.
Clairement une transplantation rénale n’est pas une indication juste, bien que dans l’absolu cela soit possible. L’hypnosédation ne convient toutefois pas aux interventions en profondeur (chirurgie abdominale ou thoracique, mise en place de prothèses, par exemple), comme dans le cas de la transplantation rénale.
Cordialement.
Réponse des Drs JELEFF Alexandre & DUFEY TESO Anne
Bonjour,
Psychologue clinicienne, thérapeute et hypnothérapeute, j’ai une patiente sous dyalise en attente de greffe.
Je l’accompagne en hypnose pour les effets secondaires de la dyalise et voudrais la préparer au mieux à sa greffe et suis dès lors en recherche d’informations pour l’induction et la transe hypnotiques.
Avez-vous quelques pistes à me suggérer ?
D’avance, je vous remercie