Point de situation sur l’activité physique chez les patients présentant une insuffisance rénale chronique & ses recommandations de l’OMS
Par Camille BARRAS – Physiothérapeute MSc aux HUG
&
Valentin OESTREICHER – Physiothérapeute Spécialiste Clinique MSc aux HUG
Saviez-vous que ?
Lors d’une insuffisance rénale, les personnes sont généralement asymptomatiques dans les premiers stades, et on parle alors de maladie silencieuse. Les symptômes arrivent à un stade plus avancé et peuvent se présenter selon un tableau clinique varié.
Lorsqu’une maladie rénale devient chronique, elle est présente depuis au moins 3 mois, elle a un impact sur différents points de la qualité de vie d’une personne et cette dernière doit bénéficier d’une prise en charge spécifique.
La maladie rénale est fréquente en cas de maladie métabolique comme le diabète ou l’obésité, et mène à des complications notamment cardiovasculaires ou osseuses par exemple.
La diminution des capacités physiques s’aggrave avec la progression de la maladie rénale, entrainant une faiblesse, une fatigue importante et une perte d’indépendance fonctionnelle qui elle-même peut aggraver les comorbidités du patients ( prise de poids etc.).
Le maintien de votre autonomie, de votre indépendance et de votre activité est une priorité pour vous !
Il existe différent type de prise en charge de l’insuffisance rénale chronique visant à ralentir la progression de la maladie. Nous retrouverons une partie sur la nutrition et les habitudes de vie, conjointement bien sûr aux traitements pharmacologiques. Dans le quotidien, l’activité physique joue un rôle primordial pour le maintien de votre santé, peu importe le niveau d’atteinte de la fonction rénale.
L’activité physique est « [..] tout mouvement corporel produit par les muscles squelettiques qui requiert une dépense d’énergie. L’activité physique désigne tous les mouvements que l’on effectue notamment dans le cadre des loisirs, sur le lieu de travail ou pour se déplacer d’un endroit à l’autre. » (OMS)
Le sport « […] correspond à un ensemble d’activités physique se présentant sous forme de jeux individuels ou collectifs, donnant généralement lieu à des compétitions pratiquées en observant certaines règles précises. » (Larousse)
Exemple : le squat est un exercice au service de l’activité physique de renforcement et les exercices de renforcement sont utiles en athlétisme.
Le sport et l’activité physique sont à la portée de toutes et tous et à tous les niveaux de forme physique.
Même en faible quantité, l’activité physique aura un impact positif sur :
Comment faire ?
Ces recommandations ont été établies par l’OMS pour les personnes âgées souffrant d’affections chroniques et rapportent qu’il faudrait pratiquer une activité physique régulière :
« Les adultes et les personnes âgées souffrant de ces affections chroniques devraient pratiquer au moins 150 à 300 minutes d’activité physique aérobique d’intensité modérée ou au moins 75 à 150 minutes d’activité physique aérobique d’intensité soutenue ou une combinaison équivalente d’activité physique d’intensité modérée et soutenue par semaine pour en retirer des bénéfices substantiels sur le plan de la santé ».
Voici une illustration libre de ces recommandations :
Cela concerne toutes activités physiques qui vous procurent du plaisir !
Vous pouvez pratiquer dans différentes situations :
- Dans des cours collectifs à sec (pas de piscine)
- À la salle de sport avec des machines de renforcement (bras, jambes, dos, etc.) et d’endurance (vélo, tapis de marche, elliptique, rameur, vélo à bras, stepper). Veillez à toujours débuter par un échauffement articulaire et musculaire de 10 minutes. Ciblez une intensité d’exercice modérée qui peut évoluer au cours de la séance. À la fin de la séance, effectuez un retour au calme de 5min environ et si besoin, faire des étirements doux, à distance de l’activité physique.
- Chez vous avec du matériel tels que des haltères, des élastiques, un tapis de sol. Vous pouvez réaliser 3 séances par semaine avec un échauffement de 5min, une partie renforcement musculaire ou cardiovasculaire avec un circuit training de 3 à 5 exercices à répéter 3x, un retour au calme de 5min et des étirements doux de 10min à distance de l’activité physique.
- À l’extérieur, lors d’une activité en groupe ou seul (marche, randonnée, sport de balles, etc.)
- Participer aux programmes de votre quartier, renseignez-vous !
- Durant vos séances d’hémodialyse avec un vélo ou des élastiques pour travailler l’endurance et le renforcement (éviter le bras avec la fistule).
Le plus important est de trouver une activité physique ou un sport qui vous motive, vous donne du plaisir, de l’intérêt, que vous pratiquerez régulièrement et que vous maintiendrez dans le temps afin d’avoir un impact positif sur votre qualité de vie.
Dans l’activité physique il n’y a que du positif.
Se faire accompagner durant son activité physique peut permettre de ne pas se décourager et de se sentir en sécurité.
Merci pour cet article très complet