Traitement des plaies par le caisson hyperbare : une thérapie high-tech

Bernadette Gombert le 6 juillet 2014

Plusieurs patientes traitées en hémodialyse à Genève bénéficient de la médecine hyperbare. Elles sont diabétiques, malheureusement préposées aux plaies des  pieds qui sont très difficiles à cicatriser. C’est très important pour elles de fermer ces plaies pour ne pas retarder la transplantation rénale.

surveillance par les soignants et le technicien

Surveillance par les soignants et le technicien (photo HUG)

A quoi sert le caisson hyperbare ?

La médecine hyperbare prend en charge des urgences vitales comme les accidents de plongée, les embolies gazeuses ou les intoxications au monoxyde de carbone. Cette technique peut aussi soigner des affections chroniques, telles que des plaies de cicatrisation difficile comme des lésions après une radiothérapie ou des plaies d’ulcère diabétique. Les Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG) sont dotés d’une chambre pour 8 personnes en ambulatoire et d’une autre chambre pour les urgences où l’on peut rentrer un patient intubé, dans son lit. Chaque chambre pressurisée peut monter jusqu’à 4 bars soit la même pression qu’à 30 mètres de profondeur sous l’eau.

Comment agit le caisson hyperbare ?

Dans un contexte  physiologique (normal) l’oxygène est en grande majorité transporté dans le sang par l’hémoglobine (les globules rouges)  et une toute petite partie est dissoute dans le plasma : à l’air ambiant, 0,2ml d’oxygène est transporté par le plasma pour 100 ml de sang.   Ce taux passe à 2,5ml d’oxygène dissout/100ml de sang  si le patient respire avec un masque à 100% d’oxygène et cette valeur  passe à 7 ml d’oxygène dissout /100ml de sang en respirant de l’oxygène pur dans une atmosphère pressurisée à 3 bars  telle qu’à l’intérieur d’une  chambre hyperbare. L’oxygène hyperbare agit alors  comme un médicament. Délivré en grande quantité dans des conditions de pression supérieure à la normale, il régénère les tissus lésés, infectés ou hypoxiques (pauvres en oxygène). De plus, il favorise la prolifération des vaisseaux sanguins, accélère la cicatrisation des plaies.

Comment se passe une séance ?

Confortablement installés dans une chambre où il y a 8 fauteuils, les patients respirent l’oxygène à travers un masque. Une séance dure 1 heure 30 mn. La pression  monte jusqu’à 3 bars.  Un patient qui a un pacemaker ou du matériel orthopédique comme une prothèse de hanche peut être traité dans le caisson. Il n’y a pas de limite d’âge. Pendant la séance, les patients restent en permanence sous le contrôle des soignants par les hublots et des techniciens qui vérifient sur les écrans la pressurisation, les gaz respirés, les différentes commandes, etc. Les patients ont une sonnette pour appeler. Si un soignant doit rentrer, il passe par un sas (pièce étanche)

Dans la chambre pressurisée, 8 patients peuvent être traités en même temps (photo HUG)

Dans la chambre pressurisée, 8 patients peuvent être traités en même temps (photo HUG)

Les précautions avant de rentrer dans la chambre hyperbare :

Il faut enlever les bijoux métalliques, éviter les vêtements synthétiques comme le nylon qui peuvent induire de l’électricité statique et préférer les vêtements en coton. Un contrôle ophtalmologique est fait systématiquement car l’oxygénothérapie hyperbare peut provoquer une myopie transitoire. Dans ce cas on arrête les séances quelques temps puis après un nouveau contrôle des yeux on peut reprendre les séances. Les rétinopathies diabétiques ne sont pas une contre-indication au traitement.

La surveillance de l’évolution des plaies :

Une fois par semaine, le médecin veut voir les plaies et évalue leur cicatrisation. Des photos sont faites et archivées.

Combien de séances faut-il pour observer une évolution ?

Il faut au moins 15 à 20 séances, à raison de 3 fois par semaine, sinon c’est inutile. Le traitement peut se prolonger autant de fois qu’il faut tant que la cicatrisation n’est pas totale. Une de nos patientes hémodialysée a déjà bénéficié de 240 séances de caisson hyperbare. Cela a sûrement permis à cette patiente très positive et courageuse d’éviter l’amputation des orteils ou même d’un pied. Elle a fait ces séances contraignantes en temps car elle a vu la bonne évolution. Aujourd’hui sa plaie est fermée et on arrête les séances.

La chambre hyperbare des HUG est le seul dispositif public  de ce type  en Suisse , dont le Dr Pignel  veille  à la bonne marche. Pour plus de renseignements voir le site de la Médecine Hyperbare des HUG : http://www.hug-ge.ch/programme-therapies-hyperbares/quest-ce-que-loxygenotherapie-hyperbare

Sources : texte corrigé par le Dr Rodrigue PIGNEL, médecin chef de clinique responsable du programme aux HUG et par Pierre AVRILLON Infirmier specialisé en anesthesiologie Infirmier opérateur hyperbare

http://rms.medhyg.ch/numero-213-page-1615.htm

http://rms.medhyg.ch/numero-213-page-1610.htm

Publié par Bernadette Gombert

3 commentaires

  1. […] également l’article : Traitement des plaies par le caisson hyperbare : une thérapie high-tech du 6 juillet […]

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  2. Respirer de l’Oxygène à 100% est possible avec un masque, même la nuit, c’est souvent utilisé pour certaines affections respiratoires. Le taux d’oxygène dans le plasma passe de 0.2 à 2/100ml. ce n’est pas le 7 obtenus avec le caisson mais ce peut être 8h par nuit et pendant de nombreux jours.
    Quel serait le résultat en termes de cicatrisation ?
    Merci
    JPM

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  3. bonjour madame le chirurgien visceral ayant opere ma soeur et preconise pour cicatriser l escarre du sacrum qui tarde a cicatriser malgre les soins recus; a la derniere cs sur le continent le 21/9/18 IL PRECONISE APRES LE VAC DE 15JRS LA PROLONGATION PAR DES SEANCES DE CAISSON HYPERBARRE POUR CICATRISER CETTE PLAIE NE CICATRISANT PAS DEPUIS 1 AN ET DEMI.LES MEDECINS CONSULTES A AJACCIO REFUSENT CE PROTOCOLE DE SOINS POURTANT RECOMMANDE PAR LE CHIRURGIEN DE MARSELLE QUI SEMBLE INTERLOKE DE LA FACON PEU CAVALIERE DE REFUSER CES SEANCES A MA SOEUR A PEINE AGEE DE 6O ANS CE SONT DES OINS DE SUITES OPERATOIRES PRATIQUES A MARSEILLE CAR EN CORSE AUCUN CHIRURGIEN N A ACCEPTE DE PROCEDER A CES INTERVENTIONS CHIRURGICALES SELON EUX PERLLEUSES.HEUREUSEMENT A MARSEILLE CES INTERVENTIONS LUI ONT SAUVE LA VIE. DE QUEL DROIT PEUT ON REFUSER CES SEANCES. JE PENSE QU IL S AGIT D UNE DISCRIMINATION ENVERS LA SOEUR QUI EST APTE A SUBIR CE PROTOCOLE DE SOINS AFIN DE LUI PERMETTRE DE RETROUVER LA JOIE DE VIVRE…ELLE SE NOURRIE D UN SURPLUS DE PROTEINES POUR ACCELERER LE PROCESSESSUS….JE PENSE M ADRESSER A NE AUTORITEE COMPETENTE. LA COMISSION CANTONALE DE SURVEILLANCE DES DROITS DES PATIENTS DU CANTON DE DOMICILE ET SI CELA NE SUFFIT PAS LA COMMISSION DE SURVEILLANCE DES PROFESSIONNELS DE LA SANTE ET DES DROITS DES PATIENTS AVENUE DE BEAU SEJOUR 24 1206 GENEVE…..

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